Né dans le Bronx, développé dans les banlieues françaises… le breakdance débarque aux Jeux Olympiques de Paris 2024. De la rue aux théâtres nationaux, jusqu’aux plus grands évènements sportifs du monde, cette discipline artistique et sportive a de quoi inspirer les jeunes générations.
Retour sur cette formidable histoire qui a inspiré à l’équipe d’ “Et toi en 2024” leur mot d’ordre : si le breaking l’a fait, pourquoi pas toi?
Ce sont les quartiers du Bronx à New York qui voient naître la pratique de ce que les médias appelleront le breakdance.
Avec d’énormes enceintes sur le toit de sa voiture, une paire d’amplis et une table de mixage… le Jamaïcain DJ Kool Herc ramène de sa terre natale la pratique du Sound System. Les danseurs apprécient tout particulièrement le passage des chansons où ne sont présents que basse et batterie… il décide donc de les passer en boucle : le break fait alors ses premiers pas.
Au milieu d’un climat social difficile et pauvre, cette pratique permet aux minorités de s’éloigner du style de vie omniprésent des gangs, en passant du temps à s’entraîner et créer une véritable discipline. Berceau de nombreux styles musicaux, les influences diverses de ce quartier cosmopolite créent cet art inédit qui mélange pas de danse de James Brown, mouvements de gymnastique, de capoeira, ou figures de Kung Fu. Pas de studios ou de programme structuré: tout se passe dans la rue, à même le sol.
En France, il faudra attendre les années 1980 pour que l’émission télévisée H.I.P. H.O.P. popularise la culture hip-hop et mette le breaking sur le devant de la scène. Tous les dimanches pendant quatorze minutes les Français découvrent l’univers d’Herbie Hancock, Afrikaa Bambaataa ou du Sugarhill Gang.
Les premiers crews se montent, s’affrontent, et le grand écran voit apparaître les premières fictions dédiées à la discipline, à l’instar de Beat Street. À la fin des années 1990, le breakdance sort de la rue pour entrer dans les théâtres nationaux, notamment avec les compagnies Käfig et Accrorap.
Aujourd’hui, le break s’est professionnalisé et il est possible de participer à des compétitions nationales et internationales un peu partout. Les studios de danse se sont aussi emparés de la discipline et peu sont ceux qui ne proposent pas de cours de danse hip-hop, street dance ou breakdance.
Très récemment s’est ouvert un pan de l’histoire du breakdance que certains n’avaient pas anticipé : son intégration aux Jeux Olympiques.
Le 21 février 2019, le Comité d’organisation propose d’intégrer le breakdance aux JO de Paris 2024, avec pour idée de rendre le programme plus mixte, jeune et urbain. C’est là une bonne nouvelle pour le camp Français qui avait déjà obtenu de très bons résultats dès son introduction aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2018 à Buenos Aires.
Ici, pas de vainqueur à l’applaudimètre, mais bien des danseurs – juges qui comparent les passages des danseurs pour déterminer le gagnant.
De nombreux défis attendent désormais le breakdance et notamment la nécessité d’une certaine structuration de son mouvement. Obstacles qui, pour certains, pourraient possiblement dénaturer cet art. Il faudra compter sur l’énergie et la détermination des pratiquants pour continuer à écrire l’histoire incroyable d’une pratique qui, si elle née dans la rue, ne s’y est pas cantonnée.